Sur Disney+, “McCartney 3,2,1” : le génie pop des Beatles en grande conversation
McCartney 3,2,1 : Paul McCartney et le producteur Rick Rubin explorent le catalogue de l’ancien Beatles.
En 1961, Paul McCartney
n’a pas 20 ans. Il est le bassiste d’un petit groupe de rock’n’roll anglais en
phase d’apprentissage : The Beatles, machine à enchaîner les sets dans les
clubs de Liverpool et de Hambourg. Les photos le montrent, visage poupin, cuir
en seconde peau et cheveux gominés, avec l’air d’avoir la niaque et quelques
idées. En 2021, Paul McCartney n’a plus 20 ans ni grand-chose à prouver. Le
voilà à l’honneur de cette série documentaire en six épisodes, avec le même
allant de jeune homme, commentateur sur ressort et auditeur amusé face à des
chansons qu’il connaît mieux que personne, pour les avoir offertes au monde.
Pendant près de trois
heures, McCartney
3,2,1 fait dialoguer l’ex-Beatle avec le producteur américain Rick Rubin –
à qui l’on doit l’incubation du hip-hop 80’s sur son label Def Jam ou le fait
d’avoir su saisir les toutes dernières lueurs de Johnny Cash dans une série de
cinq albums écorchés. Une conversation au-dessus de la table de mixage où
Rubin, en fan trop heureux de toucher du doigt la magie McCartney, questionne
le maître en désossant piste par piste quelques-uns des titres qu’il a écrits
ou contribué à façonner, enregistrés pour l’essentiel avec les « Fab Four »,
mais aussi avec ses Wings (le groupe qui servit de véhicule à ses élans
romantico-rustiques et à ses envies de stade dans les seventies) ou en
solitaire.
McCartney 3,2,1, : une mise en scène toute en sobriété qui laisse place à la parole de ces deux musiciens exceptionnels.
L’apparente simplicité
de la mise en scène – deux hommes dans leur élément, indifférents aux caméras
qui leur tournent autour, leur tête-à-tête filmé dans un noir et blanc hors
d’âge – a l’avantage de faire baisser un minimum sa garde à Sir Paul,
d’ordinaire champion des témoignages où rien ne dépasse sinon quelques tics un
peu artificiels. «
J’imposais souvent [ma vision]. Et ils me détestaient pour ça », lâche-t-il
sur le ton de la blague, en écho à sa réputation de petit chef au crépuscule
des Beatles. Une poussée de malice qui s’accompagne aussi de regrets et
d’erreurs confessés, dans l’exécution instrumentale comme sur les choix
esthétiques. Rien qui puisse, a priori, lui ravir le titre officieux de plus
grand songwriter pop de sa génération. Lui qui, rappelle-t-il à propos de ses
débuts, s’imaginait plutôt «
durer cinq ans puis retourner à l’usine ».
Au fil de McCartney 3, 2, 1, entre deux dialogues sur une ligne de basse ou un arrangement de cordes, Paul McCartney évoque aussi quelques erreurs et regrets.
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