J’ai donc eu l’immense privilège de découvrir les Beatles en 1964 (j’avais 13 ans), à l’époque de la Beatlemania.
C’est tout d’abord par le biais de la radio, de la télévision et de « Salut les Copains » que j’ai plongé dans leur univers. Etant donné les remous que provoquaient leurs déplacements, il n’était pas rare de voir des images à leurs descentes d’avion avec des fans hurlant dans les aéroports. Mon principal souvenir de l’époque reste les allusions des journalistes (et de mes parents) sur leur coupe de cheveux, ils ne parlaient en fait que de ça, jamais de musique. Les images nous montraient des Beatles bien sages, les cheveux ne venaient pas encore recouvrir les oreilles, les commentateurs étaient surtout outrés par leurs franges, la fameuse coupe « Kirchnerr ». Lorsque l’on revoit les images maintenant cela paraît complètement démesuré.
Coté musique, à l’époque, en France, nous étions en pleine vague yéyé, pour ma part j’écoutais Claude François et Frank Alamo (qui reprenaient, entre autre, des chansons des Beatles, en particulier « I want to hold your hand » pour les deux). La plupart des chansons qui passaient à la radio étaient des adaptations de succès anglo-saxons, surtout de rock & roll américain, mais les radios ne passaient pratiquement jamais les originaux.
C’est la sortie sur les écrans de « 4 garçons dans le vent » qui a été pour moi le point de départ de mon engouement pour les Beatles. Le Noël qui a suivi j’ai reçu en cadeau « Les 14 plus grands succès des Beatles », mon premier 33 tours, je l’ai précieusement conservé et cela reste une pièce maîtresse de ma collection.
J’ai ensuite acheté le 45 tours « Help ». Les EP (45 tours 4 titres) étaient une spécificité du marché français avec de très belles pochettes originales. J’ai, par la suite, acheté pas mal de ces EP moins coûteux que les albums.
Je n’avais donc qu’un album et une dizaine de 45 tours dont je connaissais toutes les chansons par cœur ainsi que les solos de George, tant j’avais écouté tous ces disques en boucle sur l’électrophone familial.
Puis on m’a offert « Revolver ».
En 66, après « Rubber soul » et « Michelle », les Beatles sortent « Revolver ». A la première écoute ce fut un choc énorme. Une bonne moitié du disque me semblait inécoutable. Il s’ouvrait sur un « Taxman » aux guitares agressives pour l’époque, « I’m only sleeping » inaudible, « She said she said », « And your bird can sing » également et le bouquet final, « Tomorrow never knows », qui annonçait ce que serait la suite. Ce fut réellement pour moi une immense déception, je ne comprenais pas où voulaient en venir les Beatles. « Revolver » est pour moi le vrai tournant musical des Beatles. « Rubber Soul », même si c’est leur premier album se démarquant réellement du rock‘n’roll des années précédentes, ne m’a pas autant surpris.
Puis en 67 arrive sur nos platines le fameux « Sgt Pepper’s ». Les Beatles ayant arrêté les tournées s’éclatent (dans tous les sens du terme) en studio et poursuivent dans la lignée de l’album précédent …. En pire ! S’il n’y avait pas eu « Beatles » inscrit sur la pochette, je pense que j’aurais ramené immédiatement le disque chez le disquaire. Fort heureusement je l’ai gardé et beaucoup, beaucoup écouté, jusqu’à le trouver extraordinaire. Jeunes fans des Beatles, nous étions également très fiers d’aimer un groupe « à nous », un groupe dont nos parents ne comprenaient pas et n’aimaient pas la musique. C’est un album qui figure souvent en tête des « plus grands disques de tous les temps » par son coté historique, ce n’est pourtant pas l’album des Beatles le plus apprécié des fans, ce sont plutôt « The Beatles » (le double blanc) ou « Abbey Road » qui ont leurs faveurs. C’est également mon cas et ce n’est pas l’album que je vais mettre spontanément sur ma platine, il n’a pas très bien vieilli. C’est également le dernier véritable album des Beatles en tant que groupe uni.
Cela peut paraître bizarre d’écrire tout cela en 2014 tant « Revolver » et « Sgt Pepper » ont marqué la musique et tant ils ont été copiés, plagiés, pillés, …
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