samedi 7 décembre 2024

Les Beatles au George V

 

Crédit photo: Harry Benson

Le palace parisien expose pour la première fois les clichés du photographe Harry Benson, qui immortalisa « les cinq garçons dans le vent » lors de leur  tournée française en 1964.

Il y a cinquante ans, début 1964, Harry Benson s’apprête à monter dans un avion pour une mission en Afrique quand il reçoit un appel de Londres. Le chef du service photo du Daily Express lui annonce qu’il va finalement suivre les Beatles à Paris pour immortaliser la Beatlemania qui fait alors rage en France. Le photographe reporter débarque au George V où loge le groupe. Début d’une relation privilégiée et intime entre Benson et les Beatles, qui va déboucher sur certaines photos parmi les plus célèbres, comme la bataille de polochons dans une des suites du palace.

Son objectif les suit partout, des salons feutrés et luxueux de l'hôtel parisien à l’hystérie des premiers concerts de cette année 1964: "On pouvait encore entendre leur musique lorsqu’ils jouaient rapporte Harry Benson, Les cris assourdissants ne couvraient pas encore leurs voix. Plus tard, ils pouvaient chanter n’importe quoi, dire n’importe quoi sur scène, parce que après le premier accord on n’entendait déjà plus rien. A Paris, les Beatles se sont produits à l’Olympia durant trois semaines et le phénomène s’amplifiait de jour en jour. Tout le monde voulait les rencontrer".

Crédit photo: Harry Benson 

"Brian Epstein est venu dans leur suite un soir très tard après l’un des concerts à l’Olympia. Il leur a montré le télégramme qui disait que ‘I Want to Hold your Hands’ était numéro un en Amérique, et qu’ils allaient y faire une tournée et étaient invités à l’émission de télévision d’Ed Sullivan. Ils étaient surexcités. Il leur fallait libérer le surplus d’énergie accumulé après chaque concert. Je leur ai proposé une bataille de polochon, car John avait évoqué devant moi celle qu’ils avaient faite quelques jours plus tôt. Mais John a dit : « Ne sois pas ridicule, c’est puéril ». Il a pris Paul par surprise et l’a frappé avec un oreiller et ils ont commencé à s’amuser. C’est Paul qui s’est pris le plus de coups car les trois autres se sont acharnés sur lui."

La collaboration entre Benson et le groupe dure jusqu’en 1966. Il accompagne George pendant sa lune de miel à la Barbade, puis embarque avec le groupe pour sa tournée américaine, qui fait un triomphe même si John Lennon vient de jeter un froid en affirmant que les Beatles sont «plus importants que Jésus-Christ».

Crédit photo: Harry Benson

"Un grand sac de lettres de fans était déposé dans leur suite au George V tous les jours et les Beatles s’asseyaient et lisaient les lettres en regardant les photos que les filles avaient jointes. Et qui selon vous avait le plus de lettres de fans ? Ringo ! "

Aujourd’hui, certaines des plus emblématiques photos noir et blanc du photographe sont exposées au George V du 15 au 30 juin prochain, dévoilant au plus près les Beatles en train de composer, sur scène, à la rencontre de leurs fans, dans leurs moments de détente et les affres de l’isolement dans lesquels leur célébrité les enfermait peu à peu. Parfois pour le meilleur. Comme le rappelle Christian Clerc directeur général du Four Seasons George V, "Dès leur arrivée en 1964, un piano est installé dans une de leurs suites où ils peuvent se retrouver et composer en toute tranquillité à l’abri des fans. Un soi, John Lennon et Paul McCartney se mettent au clavier, et d’après la légende, composent le tube planétaire  "I feel fine." Juste d'après la légende...

Par Dorane Vignando

Publié le 11 juin 2014


1 commentaire: