Crédit photo: Harry Benson
Le palace parisien expose pour la première
fois les clichés du photographe Harry Benson, qui immortalisa « les cinq
garçons dans le vent » lors de leur tournée française en 1964.
Il y a cinquante ans, début 1964, Harry
Benson s’apprête à monter dans un avion pour une mission en Afrique quand il
reçoit un appel de Londres. Le chef du service photo du Daily Express lui
annonce qu’il va finalement suivre les Beatles à Paris pour immortaliser la
Beatlemania qui fait alors rage en France. Le photographe reporter débarque au
George V où loge le groupe. Début d’une relation privilégiée et intime entre
Benson et les Beatles, qui va déboucher sur certaines photos parmi les plus
célèbres, comme la bataille de polochons dans une des suites du palace.
Son objectif les suit partout, des salons
feutrés et luxueux de l'hôtel parisien à l’hystérie des premiers concerts de
cette année 1964: "On pouvait encore entendre leur musique lorsqu’ils
jouaient rapporte Harry Benson, Les cris assourdissants ne
couvraient pas encore leurs voix. Plus tard, ils pouvaient chanter n’importe
quoi, dire n’importe quoi sur scène, parce que après le premier accord on
n’entendait déjà plus rien. A Paris, les Beatles se sont produits à l’Olympia
durant trois semaines et le phénomène s’amplifiait de jour en jour. Tout le
monde voulait les rencontrer".
"Brian Epstein est venu dans leur
suite un soir très tard après l’un des concerts à l’Olympia. Il leur a montré
le télégramme qui disait que ‘I Want to Hold your Hands’ était numéro un en
Amérique, et qu’ils allaient y faire une tournée et étaient invités à
l’émission de télévision d’Ed Sullivan. Ils étaient surexcités. Il leur fallait
libérer le surplus d’énergie accumulé après chaque concert. Je leur ai proposé une
bataille de polochon, car John avait évoqué devant moi celle qu’ils avaient
faite quelques jours plus tôt. Mais John a dit : « Ne sois pas
ridicule, c’est puéril ». Il a pris Paul par surprise et l’a frappé avec
un oreiller et ils ont commencé à s’amuser. C’est Paul qui s’est pris le plus
de coups car les trois autres se sont acharnés sur lui."
La collaboration entre Benson et le groupe
dure jusqu’en 1966. Il accompagne George pendant sa lune de miel à la Barbade,
puis embarque avec le groupe pour sa tournée américaine, qui fait un triomphe
même si John Lennon vient de jeter un froid en affirmant que les Beatles sont
«plus importants que Jésus-Christ».
Crédit photo: Harry Benson
"Un grand sac de lettres de fans
était déposé dans leur suite au George V tous les jours et les Beatles
s’asseyaient et lisaient les lettres en regardant les photos que les filles
avaient jointes. Et qui selon vous avait le plus de lettres de
fans ? Ringo ! "
Aujourd’hui, certaines des plus
emblématiques photos noir et blanc du photographe sont exposées au George V du
15 au 30 juin prochain, dévoilant au plus près les Beatles en train de
composer, sur scène, à la rencontre de leurs fans, dans leurs moments de
détente et les affres de l’isolement dans lesquels leur célébrité les enfermait
peu à peu. Parfois pour le meilleur. Comme le rappelle Christian Clerc
directeur général du Four Seasons George V, "Dès leur arrivée en 1964,
un piano est installé dans une de leurs suites où ils peuvent se retrouver et
composer en toute tranquillité à l’abri des fans. Un soi, John Lennon et Paul
McCartney se mettent au clavier, et d’après la légende, composent le tube
planétaire "I feel fine." Juste d'après la légende...
Par Dorane Vignando
Publié le 11 juin 2014
Ah, cette coupe de cheveux...
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