samedi 30 novembre 2019

Top Réalités Jeunesse Mars 1969


LES BEATLES, 10 ANS DE CARRIÈRE ! DÉJÀ !

Le directeur de l'école primaire où John fait ses débuts scolaires déclare à sa tante Mimi, après une année de présence : "Ce garçon pourra faire tout ce qu'il veut à condition qu'il le veuille mais il ne fera de toute façon rien comme tout le monde !" C'était prophétique.
Avec un flair sans précédent, un certain John Lennon, à dix huit ans, forme un groupe : les Quarrymen. Parce qu'ils trouvent leur nom mauvais, et qu'ils admirent "les Crickets", John, le chef, cherche un autre nom d'insecte... "Beetle" signifie scarabée. On l'écrira "Beatles" pour faire une plaisanterie sur le mot "Beat". D'accord ? Le sort en est jeté : "Vous vous appellerez Beatles avec un grand A", s'écria John, toujours spirituel !

Apres avoir traîné à Liverpool, pendant cinq ans, courant après les engagements, le hasard les mène à Hambourg. C'est Astrid, une jeune photographe allemande, qui la première les trouve irrésistibles. Styliste bien inspirée, elle les coiffe et les habille "à la Beatles". Vedettes à Hambourg, ils deviennent les n°1 de Liverpool quand un manager bénévole se propose. Brian Epstein ! Un an après la Beatlemanie s'abat sur le monde. Leur biographie officielle vient de paraître aux éditions Solar. TOP retrace un portrait-flash de quatre bouffons fabuleux, nés à Liverpool !

JOHN, le chef.

Plus parolier que musicien. Banjo, guitare, harmonica, chant. Né à Liverpool le 9 Août 1940. Un fils : Julian, 7 ans.

Recueilli tout jeune par une exquise tante Mimi, John connut si peu une mère fofolle et un père extravagant, qu'il prend le parti de chanter pour oublier. Dès qu'il va à l'école il est chef de bande et n'a qu'un rêve : devenir millionnaire et excentrique...
... mais son grand-père avait été un personnage inouï ! Orphelin de très bonne heure, l'histoire disait qu'il avait été chanteur de jazz professionnel quelque part en Amérique. C'était fatal ! John fut hanté toute son enfance par cet illustre bonhomme.
Inspiré ou perspicace ? Le directeur de l'école primaire où John fait ses débuts scolaires déclare à sa tante mimi, après une année de présence : "Ce garçon pourra faire tout ce qu'il veut à condition qu'il le veuille mais il ne fera de toute façon rien comme tout le monde !" C'était prophétique.

A sept ans John écrit son premier feuilleton: "Sport, vitesse et illustration", "si vous avez aimé ça, ça sera meilleur la prochaine fois !"... ainsi se termine chacun de ses chapitres. Les plaisanteries sont illustrées par des dessins humoristiques, de collages de stars et de footballeurs. Ensuite "John devient l'affreux Jojo" qui ne résiste pas à lancer une blague, aussi sarcastique soit elle ! et dans son esprit, il en germe des tonnes.

... Bill Haley et Elvis Presley entrent en scène ... Dans tous les collèges d'Angleterre, chaque classe ne compte alors pas moins de cinq groupes. John et ses Quarrymen se produisent pour le plaisir. Suprême injure : à cause de leur accoutrement, Mimi les traite de Teddy Boys ! Déjà aux Beaux Arts, où il s'essaie dans la caricature, John fait la connaissance d'un copain de copain, c'est Paul McCartney !

Loin du monde, loin du bruit, John habite aujourd'hui une somptueuse maison dans le Surrey, non loin de celle de Ringo. Ils se rendent visite à pied sans prévenir ! C'est la seule distraction de John qui peut, en outre, rester trois jours consécutifs sans desserrer les dents. S'il est de moins en moins communicatif, son entourage prétend encore que son caractère s'est nettement amélioré avec le succès. Il adore son fils Julian dont l'éducation le préoccupe énormément. Il souffre beaucoup de ne pas pouvoir aller au cinéma ou rendre l'autobus sans provoquer des émeutes, mais ne peut se passer de ses trois coéquipiers, sa véritable famille.



vendredi 29 novembre 2019

Jeunesse cinéma Juin 1964



Juin 1964, les Beatles sont à la mode en France comme à peu près partout dans le Monde. Peut-être reste-t-il encore quelques tribus perdues au fond de l'Amazonie qui ignorent encore le phénomène mais rien n'est moins sûr. 

Et il n'est pas nécessaire de se fendre d'un article pour placer "du Beatles" dans ses pages. "Jeunesse Cinéma", dans son numéro 79 spécial photos de stars, le démontre en offrant à ses lecteurs un joli poster et une partition. Le poster reprend un cliché issu d'une des séances de photos les plus connues de Dezo Hoffmann, qui fut l'un des photographes préférés des Beatles pendant les premières années de leur carrière. Paul McCartney n'a pas hésité à déclarer "Nous pensions qu'il était le meilleur photographe au Monde !". Et de fait, le photographe venu de l'Est a réalisé des milliers de clichés des Beatles et bon nombre d'entre eux sont entrés dans la légende.

La partition est celle de la chanson "Twist and Shout".
Il s'agit de l'adaptation française Twiste et Chante dont les paroles ont été adaptées par Georges Aber. 

Mais la perle cachée dans ce magazine est à chercher du côté du courrier des lecteurs où deux lycéennes, Marie-Claude et Janine, s'interrogent sur LES âges des Beatles, comme s'ils en avaient plusieurs chacun ... Mais passons et espérons que c'est au Lycée qu'on apprend à s'exprimer en français. Et l'auteur de la réponse de nous offrir un grand moment de bonheur.

Bonne lecture !

COURRIER DES LECTEURS.

L'âge des Beatles.

Les Beatles non seulement sont des vedettes "internationales" mais ils paraissent avoir une influence FOR-MI-DA-BLE sur le comportement d'un grand nombre de jeunes anglais. Quels âges ont-ils et quels sont leurs rôles respectifs ?

Marie-Claude et Janine
(Lycée mixte de Bagnols sur Cèze, Gard)

Réponse : 

Le plus âgé est Ringo Starr. Il est né le 7 Juillet 1940 à Liverpool, joue des drums et au grand désespoir de ses collègues, il répète ... la nuit.

Le second âge est John Lennon, le 9 octobre 1940. Il joue principalement de la guitare rythmique mais aussi du piano, de l'accordéon, du banjo.
Il est marié. Il signe les contrats et règle toutes les affaires "sérieuses". C'est un incomparable "pince sans rire". A une soirée donnée par la Famille Royale, où fourmillaient les plus grandes Dames d'Angleterre ... couvertes de bijoux, il annonça ainsi le dernier morceau : "Les Dames et les Messieurs sont aimablement invités à frapper dans leurs mains. Ceux qui ne peuvent ou qui ne le désirent pas peuvent faire sonner et tinter leur orfèvrerie ..."

Paul McCartney est né le 18 Juin 1942 à Liverpool. Il joue de la guitare basse. Coqueluche des demoiselles car très beau garçon.

George Harrison est le benjamin des quatre. Il est né à Liverpool, comme de bien entendu, le 25 Février 1943. Il joue de la guitare solo et vient seulement de passer le cap des 21 ans. Signe particulier : roule à vitesse réduite, ne laisse pas toucher son volant à Ringo Starr, fut-ce un quart de seconde. C'est un sage et un homme heureux. Il souhaite beaucoup vivre ... jusqu'à l'an 2000 !!!

Incroyable !

Dans cette réponse on apprend que Ringo joue des "drums" et fait le désespoir de ses "collègues" en répétant la nuit. Que John joue de l'accordéon et signe les contrats. Au passage, nous avons droit à une jolie réécriture des circonstances dans lesquelles John prononça la célèbre phrase dans laquelle il suggérait aux personnes qui n'étaient pas aux places à bon marché de se contenter d'agiter leurs bijoux. Rappelons que cette phrase fut prononcée lors du concert donné à l'occasion du "Royal Command Performance" en novembre 1963. Enfin, on apprend que George est un homme sage et heureux, qu'il roule à vitesse réduite et ne laisse jamais Ringo toucher au volant de sa voiture.

Plus sombrement prémonitoire, le journal nous annonce que George souhaite vivre jusqu'à l'an 2000. A un an près, l'information était juste.





jeudi 28 novembre 2019

Tintin Février 1964


Un vent de folie souffle sur l'Angleterre.
Tant de produits portent leur nom, en Grande-Bretagne (il y a de la lessive "Beatles", des articles de parfumerie "Beatles", etc...) que... quarante avocats doivent veiller sur leurs intérêts en attaquant en dommages et intérêts les firmes qui fabriquent des contre-façons !... Quarante avocats ... On croit rêver !...
La presse française n'a pas toujours été tendre avec l'éclosion du phénomène Beatles. Le moins que l'on puisse dire est qu'il y a eu longtemps une certaine forme de dérision, voire même - comme c'est le cas ici - une bonne dose de mépris.

Souvent, il a été de bon ton de mettre en avant les faits les plus extravagants, quitte à les déformer pour les rendre encore plus caricaturaux. Par exemple en affirmant qu'à Bournemouth, "des milliers de jeunes ont fait la queue pendant 50 heures devant les caisses" ... ou les "quarante avocats" qui veillent au respect de leurs intérêts.

Et comme souvent en ce début d'année 1964, les biographies contiennent bien des curiosités, telles l'affirmation selon laquelle Larry Parnes (imprésario, entre autres, de Tommy Steele - cité également dans l'article - et organisateur de spectacles qui engagea les Beatles en 1960 comme "backing group" de Johnny Gentle le temps d'une tournée) fut le "découvreur" des Beatles, ou que "P.S. I Love You" soit la reprise d'un "vieux succès" (de qui ?), opposé à "Love Me Do", composition originale. Quant à la date de ce premier enregistrement, il est tout simplement anticipé d'un an, passant de septembre 1962 à septembre 1961.

Bref, il sera bien difficile d'attribuer un bon point aux personnes de la rédaction de ce Tintin. Comme quoi, on peut produire un hebdomadaire pour les jeunes et être des "vieux cons".

Un vent de folie souffle sur l'Angleterre.

The Beatles

Tout le monde sait que Liverpool est la ville la plus bruyante d'Angleterre. C'est tellement vrai que si, un jour, il vous arrive de rencontrer un anglais dont la voix ferait pâlir d'envie le capitaine Haddock soi-même, soyez en rassurés : vous êtes en présence d'un habitant de Liverpool. Ils sont, en effet, continuellement obligés d'élever la voix pour se faire entendre. Quoi d'étonnant, alors, que l'orchestre le plus bruyant du moment ait pris naissance dans ce grand port britannique ! Je finirai par penser que les jeunes anglais et anglaises ne sont flegmatiques que par tradition, une tradition qui se perd.

PAS UNE NOTE DE MUSIQUE !

Les Beatles, quatre jeunes de Liverpool qui redonnent une nouvelle jeunesse au rock, déchaînent une véritable folie collective parmi la jeunesse. Trois journaux de Londres publient un feuilleton consacré aux jeunes musiciens. Tout ce que font les Beatles est imprimé en première page. Nous apprenons ainsi qu'aucun des Beatles ne sait déchiffrer une note de musique (vous étonnerais-je si je vous dis que cela ne s'entend pas ?) mais, leurs disques se vendent mieux que ceux d'Elvis Presley et de Cliff Richard. Le virus gagne l'étranger ou, plus exactement, l'étrangère.

En Suède, une jeune fille a été tellement emballée par la musique qu'elle s'est lancée sur scène pour exprimer son enthousiasme. Mais oui ! Mais oui !
A Newcastle, sept mille teen-agers se sont lancés sur les guichets de location pour un concert des Beatles.
A Bournemouth, des milliers de jeunes ont fait la queue pendant 50 heures devant les caisses.

MAIS A L'OLYMPIA, A PARIS,

où ils "passaient" récemment, l'enthousiasme de leurs fans n'a pas atteint un niveau aussi ... délirant ! Depuis les "Shadows", aucune formation du type déjà traditionnel (trois guitares, une batterie) n'avait déclenché pareil mouvement de foule. Pour peu on se croirait revenus à l'époque de Tommy Steele ! (N.D.L.R. Tommy Steele fut, il y a quelques années, le rival n°1 d'Elvis Presley dans un genre qui allait faire beaucoup de bruit - sans jeu de mot - dans le Monde.) N'ayant trouvé aucune explication satisfaisante à cette popularité soudaine qui fait que même la princesse Margaret a félicité les Beatles, je me contenterai de vous soumettre les faits. Comment quatre jeunes de Liverpool deviennent les Beatles.

THE BEATLES STORY

John Lennon (guitare rythmique), Paul McCartney (guitare basse) et Georges Harrison (guitare solo), se sont connus à l'école en 1956. Depuis lors ils ont toujours travaillé ensemble, mais chaque fois sous un autre nom, et avec un autre batteur. Ringo Starr, leur drummer actuel, également un "ancien" de l'école, ne fait partie de la formation que depuis 1962.

C'est à Larry Parnes que revient l'honneur d'avoir découvert les Beatles, au cours d'une tournée d'auditions, en Ecosse, en 1960. Comme vous le voyez, l'histoire est banale. Leur premier enregistrement voit le jour en septembre 1961. Il comporte deux morceaux : une composition originale "Love Me Do" et une nouvelle version d'un vieux succès "P.S. I Love You". Ce premier disque ne connait qu'un demi-succès. Le second arrivera en tête du hit-parade britannique. Le titre "Please, Please Me". Continuant sur leur lancée, les Beatles enregistrent "From Me to You" qui figure parmi les disques les plus vendus en Europe.

Tant de produits portent leur nom, en Grande-Bretagne (il y a de la lessive "Beatles", des articles de parfumerie "Beatles", etc...) que... quarante avocats doivent veiller sur leurs intérêts en attaquant en dommages et intérêts les firmes qui fabriquent des contre-façons !... Quarante avocats ... On croit rêver !...



mercredi 27 novembre 2019

Art et Essai Septembre 1965


La critique cinématographique présente : HELP !

Mettre les Beatles en couverture est toujours une façon sûre d'attirer l'œil du fan et d'élargir, au moins temporairement, son lectorat. La petite revue de cinéma, "Art et Essai", n'a pas dérogé à cette règle en septembre 1965.

"Art et Essai" était une parution mensuelle vendue exclusivement dans les salles d'art et d'essai et dans quelques librairies spécialisées. 



L'article reproduit ci-dessous fut publié à l'occasion de la sortie du film "Help !" et de la projection de celui-ci dans une salle d'art et d'essai baptisée "Biarritz". L'article ne précise pas d'ailleurs dans quelle ville cette salle se situe. Il existe encore de nos jours un cinéma d'art et d'essai du nom de "Biarritz" et situé à Biarritz. Peut être s'agit-il de la même salle ?

Vocation cinématographique oblige, l'article s'intéresse surtout à Richard Lester, dont il restitue fort correctement la carrière, et aux différents acteurs du film. Les Beatles sont traités de façon secondaire et l'auteur de l'article se limite à quelques poncifs de leur courte (à l'époque) biographie : les premiers succès Liverpool, Hambourg, et qui fait quoi au sein du groupe.

La connaissance qu'a l'auteur des Beatles est telle qu'il orthographie le nom du groupe avec 2 't' tout au long de l'article : "Beattles". 

HELP ! AU SECOURS !

C'est le 23 septembre à 21 heures, au Biarritz (salle d'art et d'essai) qu'aura lieu, sur invitation la première du film de Richard Lester : HELP ! (au secours !) avec les Beattles. Cette première constitue le gala annuel de l'association française des Critiques et Informateurs de Cinéma.

Si l'on sait que pour les précédents galas de cette association furent sélectionnés Salvatore Giuliano de Franco RosiThe Servant, de Joseph Losey et Le Bourreau, de Luis Berlanga, le choix du film de Richard Lester est une référence.

Grand prix du festival de Cannes 1965 pour le Knack et Comment l'avoir, l'américain Richard Lester (il est né à Philadelphie en 1932) commençait à 2 ans une carrière de metteur en scène après avoir créé un groupe vocal qui se produisait sur une chaîne de télévision à Philadelphie lorsque brutalement il décida de courir le Monde. On le vit en Afrique du Nord, en Espagne et en France où il gagnait sa vie comme guitariste ou pianiste dans les cafés avant de débarquer à Londres où la télévision commerciale prenait son essor.
Il produisit et réalisa alors la première comédie musicale de la TV anglaise. Ses succès lui valurent d'attirer l'attention des producteurs de cinéma et il réalisa pour le grand écran sa première comédie musicale : It's trad dad puis la souris sur la LuneQuatre garçons dans le vent, premier film avec les Beattles, The Knack et comment l'avoir et enfin Help !
Actuellement Richard Lester réalise toujours pour le grand écran une comédie farfelue : A funny thing happened on the way to the forum, avec Zero Mostel et Phil Silvers.

Quand aux Beattles, leur premier succès date du 27 décembre 1960 à l'hôtel de ville d'une petite banlieue de Liverpool. Auparavant ils s'étaient rodés en Allemagne au Top Tan Club de Hambourg.
A leurs débuts les Beattles n'étaient que trois : John, Paul et George. Ringo, le batteur ne fit partie de la troupe qu'en 1962 remplaçant Pete Best.
John Lennon, né en 1940, est à la fois écrivain et compositeur. Il joue de la guitare rythme. Paul McCartney né en 1942 joue de la guitare basse et joue également du piano, du tambour et du banjo. George Harrison, né en 1943 joue de la guitare solo et Ringo Starr, né en 1940 tient la batterie.

Dans le film HELP ! , la distribution comprend également les deux savants qui rêvent de dominer le Monde grâce à une arme terrifiante et qui s'acharnent sur les Beattles : Foot et Algernoon.
Le rôle de Foot est tenu par Victor Spinetti d'origine italienne mais né au Pays de Galles et qu'on a pu voir déjà avec les Beattles dans Quatre Garçons dans le Vent. Le rôle d'Algernoon est tenu par Roy Kinnear qui était le partenaire de Sean Connery dans la Colline des hommes perdus.
Le rôle de Clang, grand prêtre d'une secte orientale qui essaie à différentes reprises de kidnapper les Beatles est tenu par l'australien Leo Mac Kern, acteur shakespearien qui fit partie de la Compagnie de Stratford sur Avon, de l'Old Vic et tourna dans de nombreux films (la souris qui rugissait, king and country) (pour l'exemple)
Enfin le rôle de la belle Athmé prêtresse protectrice des Beatles est tenu par Eleanor Bron, qui fit partie du Satire Movement et participa à un show de télévision. C'est son premier Film.

Il va de soi que Richard Lester n'a pas eu la prétention de réaliser un film d'aventures ou policier très sérieux puisque les Beatles étaient les vedettes.
Il y aura bien sur du mystère, du suspense et nous vagabonderons des Bahamas aux Alpes en passant par la plaine de Salisbury.

Scotland Yard entrera également en chasse contre les prêtres Tugs et tout un fourmillement de personnages animera ce film que certains considèrent déjà comme une fantaisie modernisée comparable à Hellzapoppin



mardi 26 novembre 2019

Nous les garçons et le filles septembre 1964


"C'est moi qui ai inventé les Beatles"
Des jeunes filles Anglaises se roulent par terre au spectacle et parfois dans la rue, des spectateurs Anglais interrompent par leurs rappels le "God Save The Queen" traditionnel des fins de spectacle, la police Anglaise doit mobiliser ses forces pour autre chose que les fêtes du Couronnement, la population Anglaise est plus émue que lorsque Napoléon 1er concentrait ses troupes à Calais, quatre chanteurs yé-yé Anglais ont été présentés à des membres de la famille royale Anglaise. Beau résultat n'est-ce pas ?

"C'est moi qui ai inventé les Beatles"
par Georges Bernard SHAW, humoriste irlandais né à Dublin en 1856, mort en Angleterre le 2 novembre 1950. Les Anglais firent, toute sa vie durant, les frais de son humour assez cruel. La rédaction de "N.G.F" doute beaucoup de l'honnêteté de ce texte, mais le propre de certains humoristes étant la mauvaise foi...

"Le phénomène Beatles est un phénomène social, tant ses répercussions sont grandes en Angleterre. Les sociologues anglais l'ont expliqué en long, en large et en travers. Mais ils ont oublié les Irlandais. Les Anglais en général et les sociologues anglais en particulier oublient toujours les Irlandais. Le plus gros défaut des Anglais n'est-il pas d'être seulement Anglais ?

Etudions la carte de cette province irlandaise appelée Grande-Bretagne, sans insister outre mesure sur le caractère évidemment prétentieux de cette appellation. Georges, Paul John et Ringo viennent de Liverpool, vieux port situé sur la côte ouest, donc tourné vers l'Irlande. Or l'Irlande fière et sauvage a toujours désiré son indépendance et a bien failli réussir puisqu'elle est coupée en deux, une moitié à statut anglais, l'autre à statut Irlandais. D'autre part, contrairement à ce que l'on croit communément, je ne suis pas mort. 

Et les Beatles c'est une idée géniale. Premier facteur : je suis vivant, et bien vivant car l'humour conserve. D'abord parce que je ne suis pas Anglais, ensuite parce que j'ai des références: j'écrivis voilà quelques années déjà quelques chefs-d’œuvre de l'art dramatique parmi lesquels un "César et Cléopâtre" dont je suis assez content et qui fit trembler la dynastie anglaise sur les bases du palais de Buckingham. Mais allons aux effets de ma dernière trouvaille : des jeunes filles ANGLAISES se roulent par terre au spectacle et parfois dans la rue, des spectateurs Anglais interrompent par leurs rappels le "God Save The Queen" traditionnel des fins de spectacle, la police Anglaise doit mobiliser ses forces pour autre chose que les fêtes du Couronnement, la population Anglaise est plus émue que lorsque Napoléon 1er concentrait ses troupes à Calais (je suis d'ailleurs aussi l'auteur de cette idée mais c'est une autre histoire), quatre chanteurs yé-yé Anglais ont été présentés à des membres de la faille royale Anglaise. Beau résultat n'est-ce pas ? 

Mais cela n'est pas fini, vous verrez. Dans quelques mois, la première leçon de la méthode Assimil ne sera plus "My Tailor is Rich" mais "My Beatle is Rich". Je compte passer un accord avec les éditeurs. Et un film va sortir. Comme on a refusé d'inscrire mon nom au générique, je ne saurais vous en parler, mais ce sera peut-être, grâce à moi, le plus grand évènement de l'histoire Britannique depuis Henri VIII et les orgies du Camp du Drap d'Or. N'importe comment, je ne vais jamais au cinéma, le manque d'air est mauvais pour l'humour. Alors, si vous voulez en parler vous-même...

G.B.S
P.c.c. Claude KROES.

Ils sont quatre, et ils courent. Poursuivis par des filles stridentes, accompagnés d'un vieil et digne Gentleman, le grand-père spontané de Paul, "Mixing" John McCartney, qui découvrira vite, au cours des mille et une péripéties de la tournée, qu'il faut diviser pour régner. Shows, conférences de presse où l'humour célèbre des Beatles n'est pas si bien évoqué, répétitions, essayages, évasions de Ringo..., la vie des quatre grands du music-hall semble avoir sauté sans détour à l'objectif, le mouvement est rapide, les fafs anglo-saxons dans la mesure du possible. Les auteurs parlent de film-vérité, mais l'expression dut trop longtemps à la mode pour être vraie. Ils ont su faire du bon documentaire, du documentaire drôle qui surprend chaque fois et n'ennuie jamais.




lundi 25 novembre 2019

J2 Jeunes Décembre 1965


Terminez l'année avec ...

Dans leur second film, les Beatles chantent et crient "Au Secours !"

CINEMA

Pourquoi les Beatles crient ils au secours ? Sont-ils donc menacés ? Hélas ! OUI !

Le responsable du danger qui plane sur le quatuor est Ringo, ou plutôt l'anneau glissé à l'un de ses doigts. Les grands prêtres de la terrible déesse Kali convoitent ce bijou qui, en fait, leur appartient. Bijou assez singulier, car aucune lime, aucune scie ne parvient à le couper. Ringo se voit donc forcé - contre son gré - à garder l'anneau dangereux et à fuir à travers le monde pour essayer d'échapper à ceux qui veulent le récupérer.

Tout au long de ce voyage-poursuite, les dangers fleurissent (!) sous les pas des Beatles, mais, mystérieusement, ils seront sauvés à chaque fois, à la dernière minute, par une femme d'une étrange beauté.

Cette poursuite dramatique, qui forme le thème du second film des Beatles n'est pas aussi tragique qu'on l'imagine. Car toute cette histoire est traitée dans un style follement drôle. Le réalisateur met constamment ses héros dans des situations qui tournent aux gags, et, bien que les menaces pèsent lourdement sur eux, l'atmosphère générale est au rire... Alors qu'il avait réalisé "quatre Garçons dans le Vent" en noir, Richard Lester a utilisé cette fois la couleur, qui, judicieusement employée, joue un rôle comique et original.


Naturellement - et heureusement - les Beatles chantent, et cette partie musicale s'insère fort bien dans l'ensemble, car à leurs dons réels de chanteurs s'ajoutent des talents de bons comiques. Que voilà un film agréable à l'œil et à l'oreille, un excellent bain de bonne humeur ! Ne manquez pas de vous y plonger à la moindre occasion.



M.-M. Dubreuil Distribution Artistes Associés.


dimanche 24 novembre 2019

Lui Février 1967



Les Beatles en pantoufles
LUI, "le magazine de l'homme moderne", est un mensuel créé en novembre 1963 par Daniel Filipacchi, déjà créateur du mensuel "Salut les Copains". Très représentatif d'une certaine presse de charme privilégiant l'esthétique et se voulant l'équivalent français du "Playboy" américain, ses audaces de l'époque paraissent bien timides aujourd'hui. Il fut aussi le témoin représentatif de la société des années '60 et, à ce titre, de nombreux articles furent consacrés à tous les phénomènes à la mode et à toutes les personnalités qui faisaient parler d'elles.

Il est donc tout à fait normal d'y retrouver un reportage sur les Beatles.

L'article reproduit ci-dessous, extrait du numéro 38 de février 1967 - avec l'actrice Alexandra Stewart en couverture - aborde un sujet original puisqu'il s'intéresse aux maisons des Beatles. Assez curieusement, si l'article est abondamment illustré, on n'y trouve aucune photo des Beatles eux-mêmes. Les vues aériennes des propriétés des Beatles sont accompagnées de la reproduction de quelques oeuvres d'Alan Aldridge, auteur du célèbre "Beatles Illustrated Lyrics".

Quant au texte, il est fidèle au traitement que la presse française a souvent réservé aux Beatles, à savoir qu'il contient son lot de dérision de plus ou moins bon goût, de perles et de curiosités.

Florilège : on y apprend que les chansons "Taxman", "Yellow Submarine" "Dr Robert" "Eleanor Rigby" ont été composées la même nuit, que "I Want To Hold Your Hand" fut leur premier hit (sympa pour "Please Please Me"). Autre anecdote qui fait frémir : "On raconte qu'un jour, John Lennon entra dans un Lyon's et commanda des œufs au bacon et des chips mais ne put les manger !". A ne pas rater non plus, les considérations sur le parc automobile des Beatles. Autre information hautement édifiante : "Dans son jardin, Paul a fait installer son propre réverbère."

Comme les trois mousquetaires, ils sont quatre : Ringo Starr, Paul McCartney, George Harrison et John Lennon. Les Beatles, eux aussi, sont au service de la Reine. Simplement, ils ont troqué leur épée pour le micro, leur dague pour la guitare et leur perruque pour d'authentiques cheveux longs. Et le Royaume Uni, reconnaissant leurs bons et loyaux services, les a décorés de l'Ordre de l'Empire Britannique. Désormais ces quatre mousquetaires de Liverpool sont de très honorables Gentlemen. Il leur a suffi d'une nuit pour que quatre chansons naissent : "Taxman", "Yellow Submarine" "Dr Robert" "Eleanor Rigby", quatre chansons qui ont considérablement renfloué la Banque d'Angleterre et permis à leurs auteurs et interprètes de s'isoler à l'abri de tous les regards indiscrets. Et lorsqu'on sait avec quelle ardeur leurs admiratrices les poursuivent, on comprend dès lors leur volonté de s'isoler, d'oublier enfin tous les autres pour ne se consacrer qu'à eux mêmes. Aussi Peter Laurie a-t-il dû mobiliser une escadrille de Stamps pour photographier sans soucis leurs quartiers généraux.

Taxman rime avec argent. L'argent qui ne leur a jamais fait faux bond depuis leur premier succès. En effet, leur premier "hit" fut "I Want To Hold Your Hand", dont les sondages indiquent qu'il fut vendu à plus de dix millions d'exemplaires. Il fut également numéro un au hit parade des Etats-Unis pendant sept semaines. Les Beatles ont été premiers au Hit Parade, douze fois en Grande-Bretagne, treize fois aux Etats-Unis. Leur pays leur a décerné six disques d'or, plus que pour tout autre artiste dans l'histoire du music-hall. Les Beatles ont fondé une compagnie au titre évocateur. Les Beatles Limited, détenant des actions de 100 Livres. Chacun a sa façon de dépenser ses bénéfices : John par exemple a offert une maison de 25000 livres à sa tante Mimi pour la remercier de s'être occupé de lui pendant son enfance. Paul a acheté à son père un cheval de course appelé Drake's drum (le tambour de Drake). Curieusement, George ne porte jamais d'argent sur lui. Quant à Ringo, seulement quand il sort avec sa femme Maureen. Bref, il semble que les Beatles n'aient, pour l'instant aucun problème d'argent. Et pour leur ressembler, essayez donc vous aussi d'avoir une voix d'or.

Dr Robert rime avec Médecine. Lorsque les Beatles se produisirent à Munich, pour enrayer la panique qui gagnait leurs supporters, la police fit appel à un psychiatre réputé, le docteur Rolf Umbach, qui conseilla de diffuser leurs disques. Les renforts de police n'eurent pas à intervenir. Par ailleurs, pour évangéliser les jeunes, à Essex, on diffuse dans une église, les enregistrements des Beatles sans aucune anicroche.
Eleanor Rigby rime avec solitude. Pendant leur séjour au Japon, les Beatles furent mis aux arrêts... Prisonniers dans l'hôtel qui leur était entièrement réservé, ils se mirent à peindre et couvrirent les murs d'aquarelles diverses. Comme ils ne pouvaient voir le Japon, ils exigèrent que le Japon vienne à eux. Par dizaines, les marchands se succédèrent dans leurs chambres. Paul était le plus acharné. Il achetait tout. Et, quand on lui demanda quelle était sa véritable passion, il répondit "la poussière". Quand à John, il répète souvent qu'il ne voudrait pas être célèbre. C'est lui qui écrit la majeure partie des paroles des chansons du groupe, et Paul McCartney les met en musique. John est également romancier. Son premier roman s'intitulait "en flagrant délire", et le second "Spaniard In The Works". On raconte que lorsqu'il eut lu "Finnegans Wake" de James Joyce, John s'écria : "Mais c'est mon père spirituel !". Ringo, lui, dit qu'il a fallu 18 mois avant de se sentir un vrai Beatle. Un Beatle de charme et de choc, un Beatle qui choque non pas tant par ses chansons que par sa façon de répondre aux journalistes. En effet, Ringo est un spécialiste des canulars. Et c'est avec une grande science qu'il les prépare. Souvent, il réveille ses victimes, au milieu de la nuit, pour se moquer d'elles sous de faux prétextes.

Yellow Submarine (le sous marin vert), lui, rime avec voyage. En quelque partie du monde qu'ils se produisent, les Beatles déchainent les passions. Leurs supporters ne savent comment prouver leur sympathie. Aux Indes, les Beatles échappèrent de justesse à un commando d'admirateurs chevauchant d'énormes motos. A Los Angeles, la police chargea leurs fans. Au Portugal, il leur est interdit de chanter car les autorités craignent qu'un concert puisse dégénérer en manifestation contre Salazar. A Minneapolis, pour être plus près d'eux, des journalistes s'engagèrent comme garçons d'étage dans leur hôtel. On raconte qu'un jour, John Lennon entra dans un Lyon's et commanda des oeufs au bacon et des chips mais ne put les manger !

John Lennon habite Weybridge. Il n'aime pas sa maison qu'il a baptisée par dérision "Hansel et Gretel". D'ailleurs, il ne l'a probablement pas visitée avant de l'acheter. Ainsi regrette t'il que le fond de sa piscine ne soit pas constitué de miroirs. Les fenêtres, pour résister aux assauts de ses admirateurs, ont été blindées et teintées. Et c'est avec humour que John Lennon se plaint de cette situation puisqu'il envisage l'avenir sous la forme d'une bicyclette aux fenêtres noires. A sa disposition, une secrétaire qui lui sert aussi de gouvernante, et un chauffeur. Dans son garage, quatre voitures côte à côte: une Ferrari, une Rolls-Royce, une Mini-Cooper S et une Volkswagen. A l'intérieur de chaque voiture, un magnétophone et des tapis de laine. Dans la Rolls, une télévision, un bar, un réfrigérateur et un téléphone. Les Beatles sont tous des Passionnés de Voitures et de conduite sportive. Tous possèdent, évidemment, plusieurs automobiles. Chaque Beatle est propriétaire d'une Mini-Cooper S. Outre cette mini voiture, ils disposent soit d'une Ferrari, soit d'une Aston Martin ou d'une Rolls Royce. A chacun selon son "goût" et ses réserves suisses.

Paul McCartney habite St John's Wood. Il n'apprécie ni Esher ni Weybridge où les autres Beatles ont leur résidence. Il préfère demeurer un peu à l'écart. Un couple, Mr and Mrs Kelly, est à son service. Dans son jardin, Paul a fait installer son propre réverbère. Sa maison est entourée de hauts murs. Chez lui, Paul entend être en paix. Voitures : Aston Martin et Mini-Cooper multicolore.

Ringo Starr habite Weybridge, au pied de la colline où John Lennon a installé sa propre maison. De style Tudor, sa résidence fait l'admiration des autres Beatles qui s'extasient devant l'harmonie des couleurs choisies avec l'aide du décorateur Ronnie Oke. De sa salle de bains, il n'a qu'un pas à faire pour atteindre son salon qui abrite sa collection d'armes. Ringo est très fier de cette collection qui comporte aussi bien des fusils et des pistolets que des piques et des couteaux. Des qu'il en a l'occasion, il parcourt les magasins d'antiquités à la recherche de pièces rares ou manquantes à son tableau. Fanatique de télévision, il possède les quatre chaines et multiplie à plaisir les antennes. Il surnomme son bar "la vache volante". Sa propriété est ceinturée de tous les côtés par du fil de fer barbelé. Voitures : Facel Vega, deux Mini, toutes de couleur purée de marrons. Pourquoi pas ?

George Harrison habite Esher. Sa maison de campagne, blanche et ensoleillée, s'abrite derrière de vieux murs de brique. Sa piscine, à ciel ouvert, fait rêver les girls d'Angleterre. Son personnel se réduit à la seule présence d'une femme de ménage, Margaret, qui veille sur lui comme sur son enfant le plus cher. Ne pouvant se passer de musique, George s'est fait construire un véritable auditorium dans lequel il se livre tout entier au plaisir de la création, jonglant avec les magnétophones, les électrophones et les juke boxes les plus perfectionnés. De plus, sa bibliothèque est l'objet d'un véritable culte. Il y rassemble les ouvrages les plus rares. Enfin, sa maison est célèbre non seulement par son actualité mais par le passé qu'elle évoque. En effet, la Reine Victoria allait souvent de reposer à quelques centaines de mètres de là, dans son pavillon de chasse. George, lui, pour se reposer, étudie le sitar, cet instrument indien. Afin de se familiariser avec son emploi, il effectua un voyage à Bombay avec sa femme, et rencontra Ravi Shankar qui l'initia. Depuis, George passe de longues heures à en jouer. Voitures : Ferrari et Mini-Cooper.

vendredi 22 novembre 2019

Top Réalités Jeunesse Octobre 1964


4 Garçons dans le Vent
J'ai follement aimé ce film... qui est l'événement de la rentrée. Quand on assiste à une réussite, il est bien difficile de savoir qui louer le premier, du metteur en scène, du directeur de la photographie, des Beatles auteurs, des Beatles interprètes ou des Beatles musiciens...
"Top Realités Jeunesse" est un hebdomadaire de petit format destiné aux jeunes et, plus précisément, aux adolescents. C'est un magazine à vocation généraliste qui traite avec rigueur et sérieux d'une grande diversité de sujets. Qu'on en juge rien qu'au sommaire de ce numéro 307 du 4 octobre 1964 : des pages "Actualités" sur ce qui se passe un peu partout dans le Monde, des pages "Technique" avec un grand reportage sur le salon de l'auto, des pages "Lecture", "Histoire" (avec un amusant clin d'œil aux "Beatles de l'Empire"), "Sports", "Spectacles", "Musique" et "Variétés". Sans oublier des rubriques "Courrier", "Jeux", "Votre avenir" qui propose chaque semaine un zoom sur une profession, "Mode - Maison" et "Humour".

Bref, un magazine très complet. Et ce, toutes les semaines.

C'est dans la rubrique "Spectacles" que l'on trouve deux articles consacrés aux Beatles, à l'occasion de la sortie du film "4 garçons dans le vent". Le premier des deux articles n'est ni plus ni moins que le récit du scénario du film, fidèlement raconté scène après scène. Le second est une excellente critique du film, due à la plume d'une dénommée Françoise Moreau. Pour une fois, l'auteur de la critique ne cherche pas à caricaturer les Beatles, ni à les tourner en dérision. Elle a aimé le film, les Beatles et le dit avec beaucoup de simplicité et de sincérité.

Pour la seconde fois en cette année 1964, les Beatles font la couverture d'un numéro de "Top Réalités Jeunesse", ce qui se reproduira encore une fois quelques années plus tard, avant que cette publication ne cesse d'exister.

L'ECRAN CHEZ VOUS

4 Garçons dans le vent
Film de Richard Lester.
Les Beatles : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Starr. Grand Père : Wilfrid Brambel. Norm : Norman Rossington.

Quand on est quatre garçons pleins de talent, qu'on a des shows à présenter de tous les côtés et des milliers de fans, la vie est trépidante. Echappant de justesse à leurs admirateurs, les Beatles parviennent, ce jour là, à sauter dans le train qui les emmène à Londres pour une émission à la TV. Un curieux vieux monsieur est déjà installé dans leur compartiment. "Qui est-ce ?" demande George. "C'est Grand Père" répond Paul.

Grand-Père, jugé "gentil et très propre", est adopté par les Beatles. Surgit un voyageur grincheux. Chassés de leur compartiment, les Beatles vont retrouver Norm, leur manager, au wagon-restaurant. "Où est passé Grand-père ?" Disparu ! C'est dans le fourgon aux chiens qu'ils le retrouveront et là, loin des voyageurs hargneux, les Beatles se déchainent dans un récital qui n'était pas prévu au programme.

Arrivés à Londres, tout se complique. Grand-Père veut "diviser pour régner". Ringo avec son nez trop long, lui paraît la proie rêvée. "Tu vis en vase clos, il faut te libérer, respirer !". Ringo ne fait ni une ni deux. Déguisé pour ne pas être reconnu, il déambule dans les rues sans se soucier de l'émission qui approche. Folle promenade, gaieté et poésie, mais qui se termine au commissariat de police.

A la télévision, c'est l'affolement. "Où est passé Ringo ? L'émission commence dans quelques minutes". Le réalisateur de la TV frôle la dépression nerveuse. Apprenant que Ringo est au commissariat, les Beatles foncent dans la rue et, dans une sorte de ballet farfelu, ramènent à bon port Ringo, l'air ahuri, et Grand-Père qui s'était lui aussi fait arrêter. Les gags se succèdent sur leur passage.

C'est l'enthousiasme, c'est le délire ! Arrivés juste à temps sur le plateau, les Beatles se livrent à une démonstration éblouissante de leur talent. Ils sont pourtant, ou plutôt ils devraient être, épuisés. La journée a été une succession d'épreuves : conférence de presse, répétitions, essayages, maquillage et pas le temps de s'asseoir cinq minutes à table. Pourtant ce ne sont que hurlements de joie !

Dans la foule des auditeurs, un vieux monsieur enthousiaste garde les mains jointes. C'est Grand-Père, menottes aux mains. Il s'éclipsera comme par miracle au bon moment. Pour les Beatles c'est maintenant une nouvelle galopade pour échapper à leurs fans. Ils attrapent au vol un hélicoptère "B.E.A.-tles" qui les emmène vers un nouveau show. Nous venons de passer trente six heures de folie avec les Beatles !!

CINÉMA

4 Garçons dans le Vent
Scénario :
Pour ainsi dire il n'y en a pas !... Un jour banal entre tous, on suit les Beatles. Ils arrivent dans une ville, donnent une conférence de presse, répètent.. C'est la représentation avec les frénétiques acclamations de leurs fans. Puis, à toute vitesse, ils sautent dans l'hélicoptère qui les emmène jusqu'à leur prochain gala...

J'ai aimé :
- Follement ce film... qui est l'événement de la rentrée. Quand on assiste à une réussite, il est bien difficile de savoir qui louer le premier, du metteur en scène, du directeur de la photographie, des Beatles auteurs, des Beatles interprètes ou des Beatles musiciens..
- L'idée de R. Lester qui a eu le bon goût de présenter ces supers vedettes internationales que sont les Beatles sans aucun artifice.
- Le découpage Flash, bref, court, rapide, qui donne le côté "pris sur le vif" d'un reportage de télévision réussi.
- Le charme des quatre jeunes anglais en chemise blanche et col de velours. Un peu distraits, un peu drôles, un peu romantiques, un peu farfelus.
- Les ravissantes chansons de John Lennon et Paul McCartney.
-Découvrir les Beatles-comédiens, exquis et spontanés, avec une mention particulière pour Ringo Starr : un Grand Acteur ...
Je donne à ce film : 18 sur 20.
Françoise Moreau.




jeudi 21 novembre 2019

Top Réalités Jeunesse - Janvier 1964


En vedette les Beatles
Un véritable vent de folie souffle de l'autre côté de la Manche. Une école dans le Lancashire adopte un uniforme inspiré de leur costume ! La Reine mère les trouve "charming" et a offert à son petit-fils, le prince Charles, leur 45t. Tous les journaux parlent des Beatles, le News-Week, le Daily Mail, le Daily Mirror, le Daily Telegraph et même le Financial Times ! Chacune de leurs apparitions déclenche une émeute.
Coupe de cheveux en "bol à pudding", blazer sans revers, chemises rayées, bottillons à la Peter Pan, quatre jeunes gens, au rythme de leurs guitares électriques, sèment la panique en Angleterre. Ce sont les Beatles, dont "She Loves You" s'est vendu à deux millions d'exemplaires, battant en moins d'un mois les records de vente de disques enregistrés jusqu'ici en Grande-Bretagne !

Ils ont fait leur première apparition le 27 décembre 1960 à l'hôtel de ville d'une petite banlieue de Liverpool où ils s'étaient connus deux ans auparavant. Ils partent immédiatement après en tournée, notamment en Allemagne où ils passent régulièrement au "Top Ten Club" à Hambourg.


Leur secret : Ils travaillent sans "écho", pour ne pas ressembler aux autres formations.



Qui sont-ils ?



John Lennon (guitare rythme)

Né le 9 Octobre 1940 ; 1m80 ; yeux et cheveux bruns : marié à Cynthia ; un enfant.
Ce qu'il aime :
- Steak frites
- Le noir
- les chanteurs : Ben E King, les Shirelles, Larry Williams, Little Richard, les Miracles, Elvis Presley, Gene Vincent.
- Les acteurs : Marlon Brando, Anthony Quinn, Peter Sellers et surtout Brigitte Bardot.
Ce qu'il n'aime pas : le jazz traditionnel.
Il joue aussi : de l'harmonica, des maracas un peu de piano et de banjo.
Il passe ses moments de loisir : à écrire, écouter des disques, composer, visiter les expositions de peintures, acheter des livres, regarder la télévision.
Son ambition : gagner beaucoup d'argent ...
Moyen de transport préféré : l'autobus.



Paul McCartney (guitare basse)

Né à Liverpool le 18 juin 1942, 1m80 ; yeux bruns ; cheveux noirs
Ce qu'il aime :
- Steak frites
- Le noir
- les chanteurs : Ray Charles, Peggy Lee, Dinah Washington, Larry Williams, Little Richard et Fats Waller.
- Les acteurs : Peter Seller, Anthony Quinn et Brigitte Bardot
Ce qu'il n'aime pas : les filles sottes et les gens faux.
Il joue aussi : du banjo, du piano et du tambour.
Il passe ses moments de loisir : à lire, à écrire des chansons, à jouer du tambour, à conduire.
Son ambition : changer de voiture tous les six mois.
Moyen de Transport : sa voiture, une "Good-Wood" verte.



George Harrison (guitare solo)

Né le 25 février 1943 ; 1m80 ; yeux noisette et cheveux bruns.
Ce qu'il aime :

- Les œufs frits au bacon

- le bleu

- les chanteurs : Carl Perkins et Eartha Kitt
- le metteur en scène : Hitchcock
Ce qu'il n'aime pas : avoir les cheveux courts, voyager en autobus.
Il joue aussi : du piano d'un seul doigt.
Il passe ses moments de loisir à écouter des disques et à jouer de la guitare.
Son ambition : devenir Milliardaire.
Moyen de Transport une Ford "Anglia"



Ringo Starr (batterie)

Né le 7 juillet 1940 ; 1m79 ; yeux bleus ; cheveux bruns
Ce qu'il aime :
- Steak frites
- Le noir
- les chanteurs : Ray Charles, Dinah Washington;
- les acteurs : Paul Newman... et Brigitte Bardot
- son père, sa mère et tous les gens qui l'aiment.
Ce qu'il n'aime pas : les oignons, les tomates, la cuisine chinoise, les vélomoteurs et les dessins animés.
Il passe ses moments de loisir : à jouer du tambour et à regarder la télévision.
Son ambition : devenir un grand batteur
Moyen de Transport : une Ford "zodiac"



Vocabulaire Beatle :

Beetle = scarabée (beatle = même prononciation)
Beat = rythme
Beatniks = génération américaine d'après-guerre
Beatlemania = engouement pour la formation du groupe des Beatles
Debeatliser = secouer son engouement pour les Beatles !



Discographie :

"She Loves You"; "Do You Want To Know A Secret"; "Twist And Shout"; et "A Taste Of Honey" (Odeon 7 SO G 3741)